Communiquer avec un procrastinateur est parfois une affaire de subtilité. Que faut-il lui dire pour l’encourager à changer ? Ou ne pas lui dire pour éviter de le froisser ? Comment vous y prendre pour que les tâches soient réalisées sans détruire la relation ?
Communiquer avec un procrastinateur et l’aider à surmonter cette habitude
- Soyez clair et précis dans vos demandes : Les procrastinateurs peuvent avoir du mal à se concentrer sur les tâches et à les prioriser. Vos instructions seront donc claires et précises sur ce qu’ils doivent faire, quand ils doivent le faire et comment ils doivent le faire.
- Encouragez la responsabilité : À chaque pas en direction de la responsabilité, encouragez la procrastinatrice ou le procrastinateur à prendre des décisions. Aidez-les aussi à assumer positivement leurs actions et à se motiver.
- Faites preuve de compréhension : Quand on procrastine, on souffre de stress et d’anxiété liés au retard accumulé. Il est donc essentiel de faire preuve de compréhension et de soutien pour maintenir la relation. J’ajoute que la patience est aussi une clé du succès.
- Fournissez des feedbacks constructifs : Les procrastinateurs ont aussi besoin de feedbacks pour savoir où ils en sont. C’est un point positif pour qu’ils s’améliorent et qu’ils évitent la panique. Bien sûr, comme avec d’autres personnes, il vous est conseillé de leurs fournir des feedbacks constructifs sur leur travail et sur leur progrès. Dans ce cas, pensez plus spécifiquement au processus plutôt qu’au résultat final. Il est plus utile de se concentrer sur le “faire” que sur le but qui peut sembler être une montagne à gravir.
- Confortez la prise de décision : Une des difficultés de la procrastination est de prendre des décisions et à s’engager à accomplir des tâches. Ainsi, comme pour la responsabilisation, encouragez-les à prendre des décisions et à assumer la responsabilité de leur travail. En employant cette stratégie vous les aiderez à ne pas repousser au lendemain.
La procrastination est un comportement complexe. Souvent, il vous faudra “prendre un peu sur vous” pour maintenir une bonne communication sans agressivité. En effet, c’est en travaillant en étroite collaboration avec les personnes qui en souffrent que vous les aiderez à progresser.
Pensez à ceci :
- Mon interlocuteur a certainement une estime de soi et une confiance en soi basses.
- Son perfectionnisme l’angoisse et rien faire agit comme un mécanisme de défense.
- Il a de la peine à dire non et accumule les tâches qu’il devra réaliser au dernier moment.
- Reporter au lendemain est devenu une mauvaise habitude, il est utile de l’aider à gérer ses pensées limitantes.
Que ne faut-il pas dire ?
Soyez vigilant(e) à ce que vous dites aux personnes qui ont tendance à procrastiner. Il arrive que certaines remarques les découragent ou les mettent en colère. Prenez en compte la dimension émotionnelle pour ne pas échouer dans votre soutien.
Voici quelques exemples de choses à éviter de dire à un procrastinateur :
- Ne les critiquez pas : Les procrastinateurs sont souvent très durs envers eux-mêmes. Ils se sentent coupables de remettre les choses à plus tard. Évitez de les critiquer ou de les juger pour leur tendance à repousser à demain. En fait, un jugement négatif va les rendre encore plus démotivés et réticents à changer.
- Ne leur dites pas qu’ils sont paresseux : La procrastination n’est pas liée à la paresse, mais plutôt à des difficultés à gérer les émotions, les peurs et les incertitudes. Dites plutôt que vous comprenez que c’est un comportement complexe et que vous souhaitez mieux le comprendre.
- Ne les comparez pas aux autres : Les procrastinateurs peuvent se sentir inférieurs aux autres et rencontrer des difficultés à se fixer des objectifs. Abstenez-vous de les comparer aux autres ou de leurs dire qu’ils devraient être capables de faire les choses comme les autres. Votre empathie et votre psychologie sont fondamentales.
- Ne leur dites pas de “se ressaisir” : La procrastination est souvent liée à des difficultés émotionnelles et mentales sous-jacentes. Prenez le temps d’aider la procrastinatrice ou le procrastinateur à identifier ses difficultés et à les surmonter plutôt que de leurs dire de “se ressaisir”.
- Ne leur dites pas de “ne pas être si perfectionniste” : Cette tendance à remettre au lendemain certaines activités est liée à la peur de l’échec ou à des niveaux élevés d’exigence envers soi-même. Pour bien communiquer avec un procrastinateur, évitez de lui dire de ne pas être si perfectionniste, car cela peut l’inciter à se sentir encore plus stressé et anxieux.
Communiquer avec un procrastinateur (résumé)
Vous l’avez compris à travers ces quelques exemples, comme dans d’autres domaines, la communication joue un rôle capital.
- Maintenez la relation
- Ne cassez pas la confiance
- Faites preuve de tact.
Et si dans un prochain article nous regardions comment le procrastinateur peut mieux communiquer avec les autres ?
Mon bonus pour mieux comprendre la procrastination :
La procrastination, cet art de remettre à demain ce que l’on pourrait accomplir aujourd’hui, semble souvent liée à une série de défis tels que la gestion du temps, le manque de confiance, les distractions et le perfectionnisme. Cette tendance à repousser les échéances peut devenir une habitude vicieuse, entraînant un ajournement constant des tâches, qui, malheureusement, attendent souvent le dernier moment pour être effectuées.
Les situations de dernière minute deviennent monnaie courante, et le besoin de vaincre la procrastination devient impérieux. Comment arrêter ce cycle de remise à plus tard ? Comment vaincre l’inertie ? Lutter contre la paresse et les distractions semble être un premier pas. Cependant, le souci de soi et la culpabilité peuvent également jouer un rôle important, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Certaines personnes adoptent une approche de lâcher-prise pour contrer la procrastination, acceptant que toutes les tâches ne peuvent pas être accomplies parfaitement. Le souci de la gratification instantanée, qui accompagne souvent la procrastination, peut être surmonté en développant une meilleure gestion du temps et en repensant les priorités.
Finalement, il est essentiel de reconnaître que demain dans la journée peut parfois être trop tard. Les tâches reportées peuvent entraîner des conséquences non souhaitées. Vaincre la procrastination nécessite une réflexion profonde sur nos habitudes, une planification efficace et le courage de faire face aux défis plutôt que de les remettre au plus tard.
Témoignage de David (prénom d’emprunt)
“Ah, la procrastination, ma compagne indésirable. À chaque tâche, je me dis que je vais la faire plus tard, que je la repousse pour un moment où je me sentirai plus inspiré. Mais c’est souvent une illusion, car la distraction est toujours là pour me tenter. Les sirènes des réseaux sociaux, les vidéos en ligne, tout semble conspirer contre mon accomplissement.
Je suis conscient de mon côté perfectionniste, cette obsession pour que tout soit parfait. C’est peut-être là que réside le cœur du problème. Chaque projet devient une montagne à gravir, une quête d’excellence qui me paralyse. La simple idée de faire quelque chose devient une bataille interne entre le désir d’accomplissement et la peur de ne pas être à la hauteur.
Comme un fardeau
Cette tendance à la procrastination est comme un fardeau que je traîne, et certaines tâches attendent le dernier moment pour être exécutées. C’est comme si le stress du délai imminent était le seul stimulant capable de me faire agir. Chaque deadline est reportée, repoussée jusqu’à ce que la pression devienne insoutenable.
La journée mondiale de la procrastination me fait sourire amèrement. Un rappel ironique de ma lutte constante avec le temps qui s’écoule. J’ai essayé la technique Pomodoro, ce cycle de travail de 25 minutes suivi de 5 minutes de pause. L’idée était d’être plus productif, mais même cette méthode est parfois détournée par la procrastination.
Culpabiliser devient mon lot quotidien. Je me dis que je ne devrais jamais céder à mes excuses, que je devrais me récompenser une fois la tâche accomplie. Mais l’avoir la flemme semble parfois plus fort que ma volonté. La flemme, ce sentiment pathologique qui prend le contrôle et me pousse à différer, à reporter à demain.
Mon côté perfectionniste attend le dernier moment pour remettre en action mes bonnes intentions. Il semble que seule l’urgence me donne le coup de pouce nécessaire pour enfin agir. Et ainsi, le cycle de la procrastination continue, une danse interminable entre l’envie d’accomplissement et la réticence à commencer.”
Mon second bonus pour vous aider à communiquer avec un procrastinateur
En tant que coach anti-procrastination, je comprends que la procrastination peut être un défi majeur pour ceux qui ont une tendance à être perfectionnistes. Le désir d’atteindre la perfection conduit à reporter des tâches simplement parce qu’elles ne peuvent pas être réalisées de manière parfaite. Il ne faut jamais succomber à cette idée que tout doit être impeccable avant de se remettre à la tâche.
Il est fréquent de voir les perfectionnistes remettre certaines tâches, en particulier celles qu’ils considèrent comme rébarbatives ou moins intéressantes. La création d’une liste de choses à faire et l’établissement d’un planning peuvent être des outils puissants pour lutter contre cette tendance à reporter.
L’insatisfaction des perfectionnistes est un facteur clé dans la procrastination. Cesser de tergiverser et aborder les tâches de front, même si elles semblent moins gratifiantes est une stratégie efficace. Car, l’évitement prolongé de ces tâches ne fait qu’aggraver le problème.
L’utilisation d’un minuteur peut également être utile pour sortir de la zone de confort. Fixer des limites de temps précises pour chaque tâche peut aider à surmonter le manque de confiance en soi et à retrouver la confiance en ses capacités.
Pour ceux qui ont tendance à retarder les choses en raison d’un manque de motivation, il est essentiel de comprendre que la motivation ne précède pas toujours l’action. Parfois (souvent), il faut simplement commencer pour devenir efficace.
Que devez-vous prendre en compte ?
L’impulsivité joue aussi un rôle dans la procrastination, mais il est possible de canaliser cette énergie vers une efficacité personnelle accrue. En travaillant sur la discipline personnelle et en développant des habitudes positives, il devient plus facile d’arrêter de tergiverser. Bien sûr, cela demande un effort et ça vaut le coup pour gagner en satisfaction personnelle.
Je vous suggère également de ne pas vous laisser emprisonner par l’étiquette “être toujours en retard“. En adoptant des stratégies concrètes, vous pourrez changer vos habitudes et de devenir plus efficace dans la gestion du temps.
En fin de compte, aider les individus à arrêter de tergiverser et à surmonter les tendances à la procrastination implique de travailler sur la confiance en soi, la motivation intrinsèque, la discipline personnelle et l’acceptation que la perfection n’est pas toujours nécessaire.
Le défi consiste à se libérer de la paresse mentale et à embrasser un état d’esprit plus proactif, sans remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui, ou même surlendemain.
J’espère que toutes ces informations vous permettront de mieux communiquer avec un procrastinateur. Si vous avez besoin de plus de précisions, j’en parle volontiers avec vous.
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