Il n’y a pas de paresseux ? En tant que coach en développement personnel, j’ai rencontré plusieurs clients qui prenaient rendez-vous pour lutter contre leur soi-disant paresse ou contre leur véritable procrastination. Dans certains cas très avancés j’ai proposé un travail à 3 : mon client, moi et le suivi d’un psychiatre.
La paresse, ce manque d’appétit
De mon expérience, j’ai accompagné des personnes qui manquaient de motivation, de stimulation, qui ne donnaient plus de sens à leurs actes, qui n’avaient pas/plus de but et qui étaient lassées de “tout”.
Ces personnes ne sont pas paresseuses (avec toute la charge émotionnelle et le jugement de certains que nous pouvons y associés). Non, ces personnes n’ont pas besoin “d’un coup de pied au cul” qui est dans la plupart du temps contre-productif, ni d’un électrochoc. Elles ont besoin de retrouver de la motivation à passer à l’action. Les accompagner dans cette direction est mon rôle afin de faciliter le mouvement.
« La paresse est utile à cause de l’effort qu’elle demande pour être surmontée » (Tristan Bernard)
En faisant abstraction de toute notion religieuse, morale ou d’utilité sociale, la paresse se rapproche de l’envie de ne rien faire puis du manque d’envie de faire quelque chose. Ce manque d’appétit à agir est lié à un manque de mobiles, de buts, une absence ou une perte de « raisons de vivre » (manque de sens).
Le paresseux n’est pas heureux
Dans cette optique, le paresseux n’est pas enviable, il est généralement conscient de son état, sait ce qu’il devrait faire pour en sortir mais ne le fait pas. Agir lui semble un effort titanesque qu’il convertit en intentions sans suite et en culpabilité de ne pas avoir fait ce qu’il s’était promis de faire.
La paresse, en ce sens, n’est pas sans relation avec la procrastination. Ce n’est pas la fatigue qui empêche le paresseux d’agir, mais plutôt le transfert des actes dans l’imaginaire qui finit par convertir la volonté elle-même en vague projet.
Le paresseux finit par être épuisé par ce combat intérieur. Ce type de paresse est souvent lié à l’isolement social comme cause ou comme effet. Le « paresseux chronique » n’est pas totalement inactif, mais il va privilégier les activités non productives qui l’aident à se déconnecter du réel, c’est une paresse en forme de fuite, de fuite statique. On peut alors parler de paresse addictive.
La paresse est parfois un subterfuge. Chez celui considéré comme paresseux, elle sert parfois à dissimuler une peur de l’échec. Il peut s’abstenir de fournir tout l’effort possible de peur de constater qu’il n’est pas à la hauteur, même en faisant tout ce qu’il peut.
Il n’y a pas de paresseux, il n’y a que des personnes démotivées
Pour Piaget, «il n’y a pas d’enfants paresseux, il n’y a que des enfants insuffisamment motivés ». Je serais tenté de dire la même chose pour l’adulte. Derrière la paresse reprochée au salarié, il est bien plus souvent question en fait d’un problème d’implication, d’investissement personnel dans le quotidien professionnel. Il n’y a pas de paresseux, il n’y a que des personnes démotivées.
- Vous pourriez être paresseux lorsque vous n’avez pas envie de faire face à quelque chose, comme à une corvée ennuyeuse ou une confrontation difficile avec quelqu’un.
- Vous pourriez être paresseux parce que vous vous sentez dépassé et pensez que la tâche devrait être accomplie par une équipe entière et non par vous seulement. Et puis, il y a toutes ces fois où vous n’avez simplement pas envie.
Différences entre paresse et procrastination
La paresse et la procrastination sont deux concepts qui sont souvent confondus, mais ils représentent des comportements différents.
La paresse est généralement définie comme un manque de volonté ou de motivation pour faire des tâches ou des activités. C’est un état passif où une personne choisit de ne rien faire malgré la capacité de le faire.
La procrastination, en revanche, est l’acte de remettre à plus tard les tâches à accomplir, souvent en faveur d’activités plus agréables ou moins stressantes. Contrairement à la paresse, la procrastination implique une intention d’accomplir la tâche et, finalement, la tâche est souvent réalisée, bien que cela puisse entraîner un coût émotionnel ou temporel plus élevé pour le procrastinateur.
Suggestions utiles
- Entourez-vous de gens qui vous tirent vers le haut, que ce soit par les médias, la technologie, ou autrement. L’amour, le soutien et les encouragements des autres vous motiveront à aller de l’avant.
- Lorsque vous vous sentez paresseux, buvez de l’eau froide. L’eau stimule le cerveau et la volonté de bouger et de faire les choses.
- Lorsque vous vous demandez si vous devriez faire quelque chose, dites-vous “Je vais faire ce que j’ai à faire, pour pouvoir ensuite faire ce que j’ai envie de faire“.
- Essayez la technique 20/10. Dédiez 20 minutes à l’accomplissement d’une tâche (nettoyer, étudier, etc.), suivi d’une pause de 10 minutes. Vous pouvez préférer 45/15, ou commencer par 10/5.
- Si vous ne travaillez pas ou ne devez pas partir tôt le matin, réglez tout de même votre réveil à une heure raisonnable, disons 7 heures. Douchez-vous, habillez-vous et rendez-vous présentable avant de sortir de votre chambre. Habillez-vous toujours comme si vous aviez prévu de sortir de la maison, ne passez pas la journée en pyjama. Faites votre lit afin de ne pas succomber à l’envie de retourner vous coucher. Faites en sorte que votre chambre ne paraisse pas négligée.
Sélection d’articles sur la paresse sociale et la procrastination
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paresse_sociale
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_dans_sa_peau/9801-procrastination.htm
Sources :
derrière ma paresse et ma procrastination il y a une espèce de sentiment que de toute façon ce que je fais il faudra le refaire et c’est toute la condition humaine, le mythe de Sisyphe : il faut remonter la pierre et faudra la remonter à chaque fois , c’est ce manque de sens qui fait cette procrastination..
quand par exemple je vais recevoir quelqu’un chez moi je suis tout à fait capable de faire tout un tas de choses pour rendre ma maison agréable mais quand je suis toute seule je n’ai plus aucune raison alors je repousse les choses à faire et je préfère faire de l’italien, peindre, caresser mon chat, ce genre de choses agréables.
je sais qu’en moi il y a un petit fond de dépression, je suis isolée socialement volontairement d’ailleurs, je ne supporte pas tout le monde ou je me sens complètement transparente avec les gens, je me trouve pas intéressante, je me trouve inférieure sous bien des aspects… il y a aussi cette pensée qu’il me reste pas tellement à vivre et au contraire je devrais être plus motivée et ne pas perdre de temps. c’est vrai que quand je passe à l’action je suis contente de moi, et ça me fait du bien donc je vais essayer de le faire pour que ça me fasse du bien… merci pour cet article 🙂
Merci beaucoup pour votre message, il est empreint d’une grande lucidité et d’une sincérité touchante. Ce que vous décrivez résonne avec ce que beaucoup de personnes ressentent : ce sentiment de tourner en rond, de manquer de sens, et d’avoir du mal à se mobiliser pour soi-même alors que l’on trouve plus facilement l’énergie quand c’est pour les autres.
Le mythe de Sisyphe illustre bien cette impression d’absurdité, mais peut-être que l’on peut aussi le voir autrement. Ce n’est pas tant le fait de devoir refaire les choses qui pose problème, mais la manière dont on les vit. Chaque petit acte du quotidien peut être vu comme une corvée ou, au contraire, comme une façon de prendre soin de soi, de marquer son existence, d’ancrer une présence dans le monde. Ce n’est pas facile, bien sûr, mais votre message montre que vous êtes déjà consciente de ce qui vous fait du bien : passer à l’action vous procure une satisfaction, et c’est une piste précieuse.
Vous mentionnez aussi un isolement social que vous avez choisi, mais qui semble parfois peser sur votre perception de vous-même. Il n’est pas nécessaire d’être entouré de beaucoup de monde pour se sentir exister, mais il peut être important d’avoir au moins quelques liens nourrissants, même petits. Parfois, une simple interaction ou une activité partagée, même ponctuellement, peut redonner un peu d’élan.
Enfin, vous soulignez un point essentiel : le temps qui passe et l’envie de ne pas le gâcher. Peut-être que la clé est là : se demander non pas ce que l’on “doit” faire, mais ce qui pourrait nous apporter un petit plus, ce qui pourrait enrichir la journée, même à petite échelle. Vous aimez peindre, apprendre l’italien, passer du temps avec votre chat… Et si chaque petite chose accomplie pour votre espace de vie devenait une façon de cultiver cet élan-là, pour vous, comme un cadeau que vous vous faites ?
En tout cas, merci encore pour votre partage, et bravo pour votre envie d’essayer. C’est souvent dans cette envie, même fragile, que se trouve la première impulsion pour aller un peu plus loin.