Procrastination et régression

La procrastination et la régression partagent des racines émotionnelles communes. Ces deux comportements, bien qu’apparaissant différents à première vue, sont souvent des réponses inconscientes à des situations ou émotions perçues comme menaçantes. Explorons leur lien et les moyens de travailler sur ces mécanismes pour retrouver équilibre et autonomie.


I. Les mécanismes de défense : une introduction nécessaire

Avant d’aborder la régression en profondeur, il est utile de comprendre qu’elle appartient à une catégorie plus large : les mécanismes de défense. Ces processus inconscients permettent à l’esprit de se protéger face à des situations stressantes ou des émotions difficiles.

Voici les 17 mécanismes de défense identifiés en psychologie :

1. Déni

Refus inconscient d’accepter une réalité désagréable ou douloureuse.

Exemple : nier un diagnostic médical grave pour éviter l’angoisse.

2. Régression

Retour à des comportements ou états émotionnels associés à une période antérieure, souvent l’enfance, en réponse au stress.

Exemple : faire une crise de colère face à une frustration.

3. Refoulement

Suppression inconsciente de pensées, souvenirs ou émotions perturbantes pour protéger le psychisme.

Exemple : oublier un événement traumatique.

4. Projection

Attribuer à autrui des pensées ou émotions que l’on ressent soi-même mais que l’on rejette.

Exemple : accuser quelqu’un d’être en colère alors qu’on l’est soi-même.

5. Rationalisation

Trouver des justifications logiques à des comportements ou décisions émotionnellement motivés.

Exemple : expliquer un échec par des facteurs externes plutôt que par un manque de préparation.

6. Déplacement

Transférer une émotion ou une réaction d’un objet ou d’une personne source de tension vers un autre, moins menaçant. Exemple : se mettre en colère contre un collègue après une dispute avec un supérieur.

7. Formation réactionnelle

Adopter un comportement opposé à une pulsion ou émotion ressentie, souvent pour la masquer.

Exemple : être excessivement gentil avec quelqu’un que l’on n’apprécie pas.

8. Sublimation

Transformer une pulsion ou une émotion socialement inacceptable en une activité ou un comportement valorisé.

Exemple : canaliser sa colère dans le sport ou l’art.

9. Identification

Adopter les traits, attitudes ou comportements d’une autre personne pour se protéger ou se valoriser.

Exemple : imiter un mentor ou une figure d’autorité.

10. Clivage

Voir les personnes ou les situations comme étant totalement bonnes ou mauvaises, sans nuances.

Exemple : idéaliser un partenaire, puis le dévaloriser complètement après une dispute.

11. Introjection

Intégrer des idées, valeurs ou comportements externes comme si elles provenaient de soi-même.

Exemple : adopter les critiques d’un parent et se les infliger intérieurement.

12. Annulation rétroactive

Essayer de neutraliser une pensée ou une action perçue comme négative en adoptant un comportement opposé.

Exemple : s’excuser abondamment après avoir fait une remarque blessante.

13. Humour

Utiliser la dérision ou les plaisanteries pour éviter ou réduire une tension émotionnelle.

Exemple : faire une blague sur une situation embarrassante pour détendre l’atmosphère.

14. Compensation

Se concentrer sur un domaine où l’on excelle pour compenser une faiblesse perçue dans un autre.

Exemple : mettre en avant ses succès professionnels pour masquer un sentiment d’échec personnel.

15. Isolation de l’affect

Séparer une émotion d’une pensée ou d’un événement pour éviter la douleur émotionnelle.

Exemple : parler d’un événement traumatisant de manière détachée et factuelle.

16. Idéalisation

Attribuer à une personne ou une idée des qualités excessivement positives pour éviter de confronter ses défauts.

Exemple : voir un nouveau partenaire comme parfait et ignorer ses imperfections.

17. Dévalorisation

Attribuer à une personne ou à soi-même des défauts excessifs pour diminuer sa valeur perçue.

Exemple : minimiser ses propres réussites pour ne pas ressentir de pression ou d’attentes.

Chaque mécanisme remplit une fonction particulière, allant de l’adaptation (comme l’humour ou la sublimation) à l’évitement (comme le déni ou la régression). Comprendre ces processus aide à identifier les comportements qui entravent notre capacité à agir de manière alignée et constructive.

Dans cet article, nous nous concentrons sur la régression et son lien direct avec la procrastination.

Pack/formule SAS Sans Aucun Stress

II. Qu’est-ce que la régression et comment se relie-t-elle à la procrastination ?

La régression, en psychologie, est donc un mécanisme de défense où une personne retourne à des comportements ou états émotionnels d’une période antérieure de sa vie. Ce retour symbolique à l’enfance survient en général face à des situations de stress, d’échec, ou de peur.

De son côté, la procrastination est une stratégie d’évitement : elle nous détourne des responsabilités ou des tâches inconfortables. Lorsqu’elle est liée à la régression, la procrastination devient une manière de recréer un sentiment de simplicité ou de sécurité, en évitant les défis perçus comme accablants.

Exemple : Vous avez un projet professionnel important, mais au lieu de commencer, vous passez des heures à regarder des vidéos ou à jouer à un jeu. Cette action régressive vous ramène à une période où vos obligations étaient moins lourdes et vos décisions moins cruciales.

III. Pourquoi ces comportements émergent-ils ?

Ces mécanismes sont des réponses à des émotions ou besoins insatisfaits, souvent liés à des expériences passées. Voici quelques déclencheurs communs :

  • Peur de l’échec ou de la critique : La procrastination évite le risque d’être jugé.
  • Manque de clarté : Une tâche perçue comme complexe ou confuse peut provoquer une paralysie.
  • Fatigue émotionnelle : Les moments de surcharge mentale favorisent la recherche d’un “refuge” dans des comportements simples et rassurants.
  • Recherche de réconfort : La régression recrée un état où les responsabilités étaient moindres, comme dans l’enfance.

L’émotion clé est  l’insécurité.

Ces comportements traduisent une incapacité temporaire à gérer les attentes ou les défis posés.

Témoignage David Thirode

IV. Comment travailler sur ce lien ?

Pour surmonter la procrastination liée à la régression, voici un plan d’action en plusieurs étapes.

a) Identifier les déclencheurs

Prenez le temps de noter les moments où vous procrastinez ou ressentez le besoin de régresser. Demandez-vous :

  • Quels sont les événements ou situations déclencheurs ?
  • Quelles émotions surgissent (peur, honte, frustration) ?

Exercice : Tenez un journal pour consigner les moments de procrastination et les émotions associées.

b) Explorer vos besoins sous-jacents

La procrastination ou la régression signalent souvent un besoin insatisfait :

  • Besoin de clarté : Simplifiez la tâche en étapes précises.
  • Besoin de soutien : Parlez à une personne de confiance ou demandez de l’aide.
  • Besoin de repos : Accordez-vous des pauses pour ne pas céder à la fatigue émotionnelle.

Question-clé : Que cherchez-vous inconsciemment à obtenir dans ces moments ?

c) Apprendre l’auto-sécurisation

Face à des émotions intenses, créez un sentiment de sécurité intérieure :

  • Visualisation : Imaginez un endroit où vous vous sentez protégé et apaisé.
  • Mantras rassurants : Répétez des phrases comme : “Je peux avancer un pas à la fois”.
  • Techniques de respiration : Utilisez par exemple la cohérence cardiaque pour calmer les émotions immédiates.

d) Adopter des stratégies alternatives

  • Remplacez la procrastination par des actions conscientes : commencez par une tâche minuscule.
  • Transformez les tâches intimidantes en plaisir : ajoutez des récompenses ou un chronomètre pour rendre l’activité engageante.

Exemple : Si vous devez rédiger un rapport, commencez par 5 minutes de prise de notes sans pression.

e) Cultiver l’auto-compassion

Évitez de vous juger pour vos moments de procrastination ou de régression. Reconnaissez que ces comportements sont des réponses naturelles à des situations difficiles.

Exercice : Chaque soir, notez une petite victoire, même si elle vous semble insignifiante.

V. Procrastination : un signal pour repenser nos priorités

Parfois, procrastiner révèle un désalignement entre nos tâches et nos valeurs profondes. Demandez-vous :

  • Est-ce que cette tâche a vraiment du sens pour moi ?
  • Qu’est-ce qui m’empêche de m’engager pleinement ?

Utilisez la procrastination comme une opportunité d’introspection et de recentrage sur vos objectifs.

VI. Transformer la régression en résilience

Plutôt que de voir la régression comme une faiblesse, utilisez-la comme un indicateur :

  • Elle signale un besoin de réassurance ou de clarté.
  • Elle vous offre l’occasion de repenser vos stratégies pour gérer les défis.

En adoptant des outils d’auto-sécurisation et en renforçant votre autonomie émotionnelle, vous pouvez transformer ces moments en opportunités de croissance.

Avancez avec sérénité

Ainsi, la procrastination et la régression sont des réponses normales aux pressions de la vie. Cependant, elles ne doivent pas devenir des habitudes limitant votre développement personnel.

Vous aimeriez explorer ces schémas plus en profondeur ? En tant que coach anti-procrastination, je vous accompagne pour identifier les déclencheurs émotionnels et retrouver la maîtrise de vos actions.

Contactez-moi pour une séance découverte et avançons ensemble vers vos objectifs.


0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *