Il y a, dans le monde des artistes, une respiration particulière. Un souffle qui précède chaque geste, chaque mot, chaque note. Un frémissement du cœur avant que la lumière s’allume et que le silence se fasse.
J’ai toujours aimé ce moment suspendu — cet entre-deux où l’on ne sait pas encore si l’on va s’envoler ou s’effondrer. C’est là que je retrouve les artistes. C’est là que je les accompagne. Pas pour leur dire comment faire, mais pour marcher à côté d’eux, au bord de cette ligne fragile entre maîtrise et abandon.
Là où l’esprit crée des mondes
Travailler avec un artiste, c’est plonger dans une mer intérieure. Il y a des vagues d’émotions, des fonds de doutes, des trésors de clarté. Le chanteur cherche sa note juste comme on cherche un mot d’amour. Le peintre écoute le silence avant la première couleur. Le comédien laisse un personnage respirer à travers lui. La danseuse dialogue avec l’air, le sol, la gravité.
Et moi, je les écoute respirer. Je les aide à apprivoiser leurs tempêtes, à canaliser cette énergie qui déborde parfois, à trouver le calme avant l’explosion de lumière.
Le mental comme instrument invisible
Un artiste, c’est un être de chair, de mémoire et de vertige. Son mental est un instrument aussi précis qu’un violon, aussi capricieux qu’un chat sauvage. En préparation mentale, j’observe leurs rituels, leurs superstitions, leurs peurs qui se déguisent en perfectionnisme. Nous travaillons sur la scène intérieure : celle où l’émotion naît avant d’être jouée.
Je leur propose de répéter non seulement leurs gestes, mais leurs états. De s’entraîner à la présence. De sentir, d’incarner, de respirer autrement. De faire de chaque trac une source d’énergie.

L’hypnose, comme un pinceau de lumière
Puis vient le temps de l’hypnose. Là, nous quittons le monde visible. Je les guide vers ce lieu que les artistes connaissent bien : celui où le temps s’efface, où le mental se tait, où tout devient possible.
On y découvre des souvenirs d’enfance, des images perdues, des forces cachées. On y trouve des mots jamais prononcés, des couleurs jamais peintes, des gestes qui attendaient d’être libérés.
C’est un espace sacré — une alcôve du subconscient où l’artiste reprend contact avec sa source. Parfois il en ressort bouleversé, souvent apaisé, toujours plus vivant.
Le rituel avant la scène
Avant un concert, un vernissage, une première, nous ritualisons la préparation : un ancrage respiratoire, un mot secret, un geste invisible que personne ne verra, mais qui soutiendra tout. C’est une chorégraphie intime entre le corps, le mental et l’inspiration. Un instant où tout s’aligne.
Ce moment est magique. On le sent : quelque chose vibre, s’élève, rayonne. Ce n’est plus de la technique, ce n’est plus du travail. C’est la vie qui s’exprime à travers eux.

L’invisible est leur scène
Les artistes sont mes miroirs. Ils m’enseignent la beauté du doute, la force du recommencement, la poésie de l’imperfection. Avec eux, je redécouvre chaque jour la puissance de l’intention, la vérité d’un silence, la noblesse d’un geste.
J’aime cette humanité brute, cette fragilité habillée de lumière. J’aime leur manière de se battre pour rendre le monde plus sensible, plus beau, plus humain. Ils rappellent que créer, c’est risquer. Et que risquer, c’est vivre.
Ma bouteille à la mer
À vous, artistes qui doutez dans la coulisse. À vous qui tremblez avant d’entrer. À vous qui cherchez la flamme quand la fatigue s’installe. À vous qui donnez tout sans être sûrs d’être compris.
Continuez.
Continuez à peindre le monde, à danser vos émotions, à chanter vos colères, à jouer vos rêves.
Continuez à croire en la beauté des gestes répétés, des échecs qui forment le talent, des nuits d’insomnie pleines d’idées folles.
Et si parfois la peur ou le mental vous freine, sachez qu’il existe des passerelles, des points d’équilibre, des chemins de conscience pour retrouver votre souffle.
C’est là que je me tiens. Entre la raison et l’émotion, entre la scène et le silence, entre l’ombre et la lumière. J’y tends la main, humblement, pour que la magie recommence.

Le mouvement ne s’arrête jamais
Il n’y a pas de ligne d’arrivée dans l’art, seulement des départs. Chaque représentation, chaque toile, chaque performance est un appel à recommencer autrement. Et c’est cela qui est magnifique : la vie, dans son mouvement perpétuel, nous invite à danser avec elle.
Alors, que le rideau se lève.
Que la musique commence.
Et que le monde, encore une fois, se mette à rêver.
Stéphane Abry
Coach, préparateur mental & hypnothérapeute
Pour celles et ceux qui vivent, vibrent et créent.
À Sierre, au cœur du Valais – et dans cet espace invisible où naissent toutes les émotions.





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